La technique de phase d’interférométrie par noyau (KPI) est une méthode de post-traitement fascinante qui permet à un télescope traditionnel de fonctionner comme un interféromètre. En modélisant la pupille du télescope comme un ensemble de sous-ouvertures virtuelles, KPI parvient à améliorer la résolution angulaire dans les limites de diffraction. En supprimant les erreurs de phase instrumentales, cette technique offre une solution prometteuse pour observer des objets célestes avec une précision accrue. Elle a déjà montré son efficacité tant pour les observatoires spatiaux que terrestres, mais elle est particulièrement avantageuse pour les télescopes spatiaux, dont le diamètre est souvent plus petit que celui des plus grands télescopes au sol.
Récemment, une démonstration de KPI sur les données du télescope spatial James Webb (JWST) et son instrument MIRI a eu lieu, ciblant des longueurs d’onde de 7,7, 10 et 15 microns. Les résultats de cette étude sont particulièrement intrigants, car ils ont permis de générer des courbes de contraste pour 16 naines blanches issues du MIRI Exoplanets Orbiting White dwarfs (MEOW) Survey. Grâce à cette méthode, les chercheurs ont obtenu un contraste beaucoup plus profond à de petites séparations angulaires par rapport à des techniques d’imagerie traditionnelles. Cela signifie qu'ils ont pu observer des détails proches des étoiles, ce qui est essentiel pour étudier les exoplanètes qui évoluent dans ces régions.
De plus, l'application de KPI a permis de récupérer avec succès quatre compagnons connus orbitant autour des naines blanches et des naines brunes. Cette analyse est particulièrement significative car elle révèle que la technique peut accéder à des paramètres orbitaux spécifiques, où l’on pense que des exoplanètes géantes se formant après la séquence principale sont présentes. Les perspectives d'appliquer KPI à un plus grand nombre de naines blanches observées par JWST offrent une possibilité excitante d'augmenter le nombre d'exoplanètes directement imaged, en particulier celles qui sont proches de leur étoile hôte. En d’autres termes, KPI pourrait transformer notre compréhension des systèmes planétaires dans ces environnements extrêmes, ajoutant ainsi une nouvelle dimension à nos explorations astronomiques.
Retrouvez l'article scientifique au complet (en anglais) ici : First Demonstration of Kernel Phase Interferometry on JWST/MIRI: Prospects for Future Planet Searches Around Post Main Sequence Stars
Astuce : Cliquez sur la fusée pour revenir en haut de la page